Taux de graisse corporelle des mannequins : comment le mesurer ?

9 décembre 2025

Jeune femme sportive en studio avec un professionnel mesurant sa taille

Aucun consensus scientifique ne s’est imposé sur le pourcentage de graisse corporelle à viser dans le mannequinat. Les agences, en coulisses, fixent chacune leurs propres seuils selon le pays, l’âge ou même le type de défilé. Fait notable : des mannequins affichent parfois des taux de masse grasse en dessous des recommandations médicales, sans que cela n’implique automatiquement de devoir quitter le circuit professionnel.

Différentes méthodes de mesure existent, chacune avec son degré de fiabilité et ses failles. Pour s’y retrouver, il faut saisir les subtilités de ces outils et leurs limites, loin des idées reçues.

Pourquoi le taux de graisse corporelle fascine dans le monde du mannequinat

Le taux de graisse corporelle n’est pas qu’un chiffre : il s’est imposé comme norme, référence silencieuse des agences et couturiers. L’IMC (indice de masse corporelle) reste l’outil de base chez tout le monde, mais il mélange masse musculaire et grasse sans distinction. Pour les mannequins, cette imprécision ne suffit plus. Ici, chaque pourcentage pèse lourd. Le TGC (taux de graisse corporelle) affine la lecture du corps, révélant les détails que l’IMC ignore. Il mesure la proportion exacte de masse grasse, là où l’IMC reste dans le vague.Cette quête de précision s’explique : la répartition de la graisse corporelle change la façon dont le vêtement épouse le corps. La silhouette devient outil de travail, calibrée sur mesure. Pour les femmes, le taux jugé idéal évolue entre 18 et 35 % : âge, cycle hormonal, histoire physiologique pèsent dans la balance. Pour les hommes, la fourchette va de 10 à 26 %. Parfois, un IMC élevé signale juste un corps musclé, sans excès de graisse. Le pourcentage de masse grasse prend alors la main. Les agences veulent du concret : ce chiffre devient un passeport, condition d’entrée dans les coulisses de la mode. Les mannequins, eux, cherchent l’équilibre entre performance, esthétique et santé, un équilibre fragile. Les techniques de mesure se multiplient, chacune prétendant lever le voile sur la réalité corporelle, au-delà de l’apparence.

Comprendre la masse grasse : définition, utilité et repères chez les mannequins

Dans l’univers du mannequinat, la masse grasse s’invite partout : dans les discussions d’agence, les bilans, les choix de carrière. Elle ne sert pas qu’à juger l’esthétique : la masse grasse regroupe tous les tissus adipeux du corps, constituant une réserve d’énergie, aidant à réguler la température, protégeant les organes. C’est la variable avec laquelle il faut composer entre exigences du secteur et besoins du corps humain.

Pour les mannequins, le pourcentage de masse grasse sert de baromètre. Ce taux fluctue selon le sexe, l’âge, le niveau d’activité physique, l’alimentation, le stress. Un taux trop bas perturbe les hormones ; trop haut, il remet en cause les critères du secteur. En pratique, une femme mannequin se situe souvent entre 18 et 22 %, un homme entre 10 et 15 %. Mais ces valeurs ne sont pas figées : elles évoluent avec l’âge, les tendances de la mode, l’histoire personnelle.

Sur le plan médical, on distingue la graisse sous-cutanée, visible sous la peau, de la graisse viscérale, nichée autour des organes. Cette dernière inquiète les médecins, car son excès augmente les risques de maladies cardiovasculaires et métaboliques. La masse musculaire doit contrebalancer, soutenir, trouver sa place. Chercher à abaisser son taux de masse grasse ne doit jamais faire oublier son rôle vital pour la santé. Le corps ne se réduit pas à un support pour vêtements : il demande nuance et vigilance.

Quelles méthodes pour mesurer précisément son taux de graisse corporelle ?

Les méthodes de mesure pour estimer le taux de graisse corporelle se multiplient, chacune avec ses promesses. La plus répandue chez les particuliers : la balance impédancemètre. Il suffit de poser ses pieds nus, un courant électrique indolore traverse le corps : la résistance offre une estimation de la masse grasse, musculaire, hydrique ou osseuse. Facile d’utilisation, rapide, mais sensible à l’hydratation, à la température ambiante, à l’heure. Résultat : des écarts parfois notables d’un jour à l’autre.

Une autre approche : la plicométrie. Ici, un spécialiste pince la peau à différents endroits clés (triceps, cuisse, abdomen) et mesure l’épaisseur du pli cutané. Il applique ensuite une formule précise. Résultat fiable si l’opérateur sait ce qu’il fait, moins si on improvise. Cette technique reste populaire chez les mannequins, car elle se pratique facilement en déplacement.

Pour une analyse clinique, la DEXA (absorptiométrie à rayons X double énergie) s’impose. Elle détaille la répartition de la masse grasse, maigre et osseuse avec une précision redoutable. Mais son coût et sa logistique la réservent aux structures spécialisées.

Voici d’autres méthodes utilisées par les professionnels :

  • Pesée hydrostatique : le corps est immergé pour calculer la densité. Méthode fiable, mais difficile à intégrer dans l’agenda chargé d’un mannequin.
  • Scanners corporels 3D ou Bod Pod : la technologie au service de la mesure, mais ces solutions restent rares dans le secteur de la mode.

La formule de Deurenberg (IMG = 1,2 x IMC + 0,23 x âge, 10,8 x sexe + 5,4) permet d’obtenir une estimation rapide à partir de l’IMC, de l’âge et du sexe. Cependant, elle ne distingue pas la masse musculaire de la graisse viscérale. Les professionnels de santé préfèrent souvent croiser plusieurs méthodes pour obtenir un diagnostic plus nuancé.

Homme en tenue sportive sur une balance dans une salle de sport moderne

Interpréter ses résultats et suivre sa santé au-delà des apparences

Il faut commencer par relativiser ses chiffres. Un taux de graisse corporelle isolé ne reflète pas à lui seul l’état de santé. Les mannequins, habitués aux mesures régulières, voient leur taux fluctuer : entre 18 et 35 % pour les femmes, 10 à 26 % pour les hommes selon l’âge. Mais la composition corporelle ne se résume jamais à un seul indicateur.

L’IMC (indice de masse corporelle), trop bas ou trop haut, ne dit pas tout : la masse musculaire peut fausser le diagnostic. Un athlète, un mannequin au physique sculpté, peuvent montrer un IMC élevé sans excès de masse grasse. À l’inverse, une silhouette fine peut cacher une graisse viscérale problématique. Tout se joue dans la répartition : muscles, os, eau, tissu adipeux, chaque composant évolue selon le sexe, l’âge, le mode de vie.

Chaque résultat s’interprète dans son contexte. Les spécialistes croisent l’IMG (indice de masse grasse), la masse musculaire, la répartition des tissus corporels. Un suivi régulier, avec des outils comparables, offre la meilleure vision de l’évolution.

  • Un poids stable ne garantit pas l’absence de changements invisibles : perte de muscle, prise de graisse, modification de l’eau corporelle.
  • Une variation rapide du taux de graisse mérite une attention particulière, surtout si elle s’accompagne de fatigue ou de troubles alimentaires.

Pour les mannequins, soumis à l’examen permanent, il n’existe pas de chiffre magique. La santé ne se limite jamais à un pourcentage, mais s’apprécie dans la cohérence du corps, loin des diktats et des normes rigides. Au bout du compte, c’est la capacité à écouter son corps qui fait la différence, pas la dictature d’un chiffre sur une feuille.

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